La photo ci-contre a été prise à Chausey au mois d'août 1951

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Jacques Roger Simon doit son second prénom à son parrain Roger de Beauffort. Il est né à Paris le 21 novembre 1875, issu d'une famille parisienne depuis plusieurs générations dont le berceau est le quartier confidentiel parisien de "La butte aux cailles" évidemment sur la rive Gauche. A une époque, il se plaisait à dire "sur la rive Gauche on pense, sur la rive droite, on dépense". Il a vingt ans quand il perd brusquement son père Ernest Simon, peintre orientaliste reconnu. Il abandonne sa préparation à Saint-Cyr.
C'est en jeune homme averti des difficultés d'apprentissage du métier de peintre qu'il choisit ses nouvelles armes : le trait, la couleur, le verbe, pour affronter la vie et affirmer ses convictions.
Son grand-père maternel, Emile Dardoize, ami d'Harpignies, l'envoya à l'académie Julian , à l'atelier Bouguereau où il fut l'élève de Gabriel Ferrier et de Maignan , Un élève imaginatif, contemporain de Vlaminck, Dufy, Braque, Matisse et tant d'autres, témoin des recherches artistiques de cette époque, qui, très vite, ne supporte plus l'académisme de ses maîtres, mais ne se laissera pas tenter ni par le fauvisme ni par le cubisme.
En 1908, il reçoit le prix de la villa Abd el Tif, récompense qui lui permet de découvrir l'Afrique du Nord où il retournera fréquemment, ainsi qu'aux Baléares et au Portugal.
Jacques Simon se lie d'amitié avec Léon Carré titulaire comme lui d'un prix de la villa Abd el Tif né à Granville et décédé en Algérie ; il se lie aussi avec Léon Cauvy son contemporain. Professeur à la ville de Paris, ce "gentilhomme" artiste dans l'âme, au comportement sérieux, éduque ses enfants, prend conseil de sa femme et n'en fait qu'à "son cœur".
La nature sera son cheval de bataille : paysages, animaux, fleurs, fruits, gibiers, fourniront fresques, tableaux, cartons de tapisseries (Manufacture Nationale des Gobelins : trois tentures, Algérie, Tunisie, Maroc) vitraux (11 dans l'église de Carolles - Manche), 15 dans l'église de Marquilliers (Nord), céramiques, illustrations et gravures dispersées dans le monde au gré des amateurs. Sans compter de nombreux poèmes.
Soixante ans durant il exposera au Salon des Artistes Français, au Salon des Indépendants où il obtiendra de nombreux prix et médailles. Il deviendra membre du Jury des Artistes Français. Dans de nombreuses galeries (Charpentier, Georges Petit), le public admira des œuvres souvent acquises par l'Etat pour des musées de France et de l'étranger : Roumanie, Angleterre, Japon, Amérique.
A la guerre de 14-18, distinctions d'un autre ordre : Chevalier de la Légion d'Honneur, Médaille Militaire, Croix de Guerre et ... deux blessures.
Pour ses dons pédagogiques, il fut chargé de conférences à l'Alliance Française.
Passionné de gravures, il illustra tout d'abord des ouvrages de :
Georges Duhamel, Jeux Enfantina

Eugène Fromentin,

Notamment une réédition d'une année dans le Sahel. Cette réédition de grand-luxe a été faite à l'occasion du centenaire de l'Algérie et par souscription sur l'initiative et avec l'aide de bibliophiles algérois.

Elle a été achevée d'imprimer le 20 janvier 1930
Pour le texte, sur les presses du maitre imprimeur Coulouma à Argenteuil, H. Barthélémy étant directeur et pour les Eaux-fortes par P.Haasen, imprimeur en taille douce à Paris.
Roger Vercel, Iles Chausey, Archipel et Sous les pieds de l'archange
Léo Larguier, Saint Germain des Prés mon village
Roland Dorgelès, certaines éditions de "Le Cabaret de la belle Femme"
Jean de La Varende, Saint Michel des Périls
René Gobillot : Croquis chartrains
puis fit les lithographies de ses propres textes.
Les grandes fresques des salles d'attente de la gare maritime du Havre ainsi que le buffet des voyageurs sont de sa composition. Inaugurée le premier octobre 1931, malheureusement bombardée pendant la dernière guerre, il ne reste que les projets . A la même époque il décora le salon de musique du paquebot "Aramis".
Pour ce "Normand de Paris", membre actif des Amis du Mont Saint-Michel, marines et paysages du bocage normand deviennent ses motifs de prédilection. Virtuose du trait pour saisir des mouvements d'enfants, ses nombreux croquis de la vie quotidienne étaient empreints de son humour parfois cinglant.

- En ai-je fait des "coups de vent", des "cochons de temps" et des "Lendemains de tempêtes". 1963 ; deux ans avant sa mort, il lui fallait liquider son atelier parisien. Il s'inquiétait du devenir de ses œuvres restantes et préconisait la vente aux enchères...

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